Né au Kurdistan iranien en janvier 1983, Hedi s’est très jeune posé des questions profondes sur le sens des croyances, la nature du divin et l’essence de la vérité. Dans un état où la religion étatique est la seule autorisée et où les citoyens kurdes ont des droits diminués, Hedi et ses aspirations philosophiques se sont rapidement trouvées à l’étroit. Il a d’abord essayer de les cantonner aux profondeurs de ses silences face à la nature, à ses coups de pinceaux passionnés et aux lyrismes des cordes de son instrument, seulement son manque de liberté se faisait de plus en plus oppressant, ses questions sur la religions faisaient peur et ses toiles prirent peu à peu des tons douloureux. Il décida alors de s’engager pour ses idéaux, et rejoignit, son instrument sous le bras, les opposants au régime, juste derrière la frontière. La chemin fut dangereux, la destination aussi. Que ce soit à Koya ou à Erbil, la guerre était omniprésente et les attentats meurtriers, fréquents. Le parti politique kurde reconnut rapidement le talent de Hedi, et l’embaucha pour jouer des musiques traditionnelles sur la chaine du parti de manière hebdomadaire, et pour peindre les décors de télévisions. Mais Hedi ne reconnut pas l’idéologie démocratique à laquelle il aspirait. Audacieux, il l’exprima auprès de sa hiérarchie. Or il ne fait pas bon d’être congruent dans un pays en guerre. Hedi se vit dans l’obligation de reprendre la route. Interdit de retour dans son pays sous peine de mort, il s’assura que son instrument le suivait toujours et partit en direction de l’Occident.
Aujourd’hui, Hedi est artiste professionnel en Suisse, pays qui lui a reconnu la qualité de réfugié politique. En plus de ses répétitions, ses concerts, ses nuits à peindre et ses expositions, Hedi a créé L’Espace Hedi qui accompagne des élèves et des amateurs d’arts à développer leur propre talent.